24 janvier 2005
Un solide appétit
C'est bon, de passer
plusieurs jours dans un roman épais, cent pages par-ci, cent cinquante
pages par-là, quitte à faire autre chose entre-temps, pour arriver au
terme du nouveau livre de Gérard Mordillat, Les vivants et les morts
(Calmann-Lévy, 659 pages, 20,95 euros). Je l'ai terminé hier
soir, et je suis encore sous le charme. Les personnages sont vivants,
on a eu le temps de partager leur vie sur une période assez courte,
finalement, mais en profondeur.
Je n'ai pas lu Vive la Sociale !, qui est sans doute le livre le plus connu de Mordillat son premier, paru en 1981, et dont il a aussi tiré un film. Mais je n'ai pas cessé de penser à ce titre tout au long de ma lecture. Peut-être par erreur, puisque je n'en connais pas le contenu. Il n'empêche : dans le genre roman social, Les vivants et les morts se pose un peu là ! C'est la mondialisation vue du côté le plus moche, celui des ouvriers qui ne savent même plus qui est le propriétaire de leur usine, ni même si elle en a encore un. Si ce ne sont pas des Allemands, ce sont des Américains, mais dont la société est basée aux îles Caïmans, vous voyez le (mauvais) genre
Sans doute, il faut un solide appétit pour se lancer dans les six cent cinquante et quelques pages de ce roman. Mais, ceux qui me connaissent le savent, ce n'est pas l'appétit de lecture qui me manque. Et, franchement, on a très vite compris, dès les premières pages, que le volume va se traverser sans douleur, comme on regarde un feuilleton àla télé. La
grande différence avec un feuilleton, qui généralement ne laisse pas
beaucoup de traces dans la mémoire, c'est que des images vont rester,
que des personnages vont continuer à exister, et qu'on ne regardera plus de la
même manière les informations économiques dont nous abreuvent des
chaînes pourtant dites généralistes, mais qui donnent à cet aspect du
monde une sorte de valeur ajoutée somme toute bien désagréable. Ce
n'est pas parce que nous en dépendons qu'il faut se laisser convaincre,
après tout. Les ouvriers de Mordillat et leurs femmes, car elles sont
très importantes, les femmes nous donnent cette leçon. Une leçon
d'altermondialisme, comme on dit, mais les pieds dans le réel et non à
partir de grandes théories qu'on a parfois du mal à rattacher à la vie
quotidienne.
Vous l'aurez, je l'espère, compris : Les vivants et les morts est un grand livre de notre temps, et pour notre temps.
Je n'ai pas lu Vive la Sociale !, qui est sans doute le livre le plus connu de Mordillat son premier, paru en 1981, et dont il a aussi tiré un film. Mais je n'ai pas cessé de penser à ce titre tout au long de ma lecture. Peut-être par erreur, puisque je n'en connais pas le contenu. Il n'empêche : dans le genre roman social, Les vivants et les morts se pose un peu là ! C'est la mondialisation vue du côté le plus moche, celui des ouvriers qui ne savent même plus qui est le propriétaire de leur usine, ni même si elle en a encore un. Si ce ne sont pas des Allemands, ce sont des Américains, mais dont la société est basée aux îles Caïmans, vous voyez le (mauvais) genre
Sans doute, il faut un solide appétit pour se lancer dans les six cent cinquante et quelques pages de ce roman. Mais, ceux qui me connaissent le savent, ce n'est pas l'appétit de lecture qui me manque. Et, franchement, on a très vite compris, dès les premières pages, que le volume va se traverser sans douleur, comme on regarde un feuilleton à
Vous l'aurez, je l'espère, compris : Les vivants et les morts est un grand livre de notre temps, et pour notre temps.
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